Un Témoin en Guyane, écrivain - le blog officiel

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GARDIENS ET PRISONNIERS (2)... NOUVELLES ÉMEUTES Á LA PRISON DE RÉMIRE

21/06/2015

 

Le procureur, le directeur de cabinet du préfet et le directeur de la prison se rendent à la « convocation » des détenus.

Si vite ? Que craignent donc nos édiles ?

Source : http://www.lekotidien.fr/

 

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Jeudi matin, quelques 190 prisonniers des maisons d'arrêt 1, 2 et 3 de la prison de Rémire-Montjoly ont de nouveau provoqué des troubles à l'intérieur de l'établissement pénitentiaire. Refusant de réintégrer leurs cellules, ligotant et molestant deux détenus présumés auteurs de viols, les mutins ont demandé à rencontrer le procureur, le directeur de cabinet du préfet, et le directeur de la prison.

Les trois hommes se sont donc rendus dans l'enceinte du centre pénitentiaire, accompagnés des gendarmes du GI2G,  et ont rencontré une délégation de 11 détenus dans la bibliothèque, une fois que les deux prisonniers séquestrés ont été relâchés. Pendant deux heures, les détenus ont présentés leurs revendications : plus d'activités, une meilleure qualité de nourriture, l'amélioration de leurs conditions de vie, et la réparation de certains équipements sanitaires défectueux…

Rien de plus que ce qui avait déjà été demandé mardi. Le directeur Jean-Philippe Mayol – dont le départ était demandé par Force Ouvrière – reste en poste « parce que c'est quelqu'un qui est dans le dialogue » informait la préfecture. « Pour eux [les détenus], c'est la première fois qu'ils ont l'occasion de s'exprimer, de faire entendre leurs exigences ».

Les représentants institutionnels ont donc reconfirmé la tenue d'une réunion mardi prochain, au cours de laquelle des propositions seront élaborées par les services de l'État, puis présentées aux détenus. Le Ministère de la Justice a été tenu au courant de l'évolution de la situation au centre pénitentiaire minute après minute. À la fin des négociations, les mutins ont réintégré leurs cellules, sans difficultés dans les maisons d'arrêt 2 et 3, tandis qu'une bagarre éclatait entre détenus dans la n°1. Trois blessés légers étaient à déplorer.

Tout est finalement rentré dans l'ordre sur les coups de 15h. Quatre détenus ont cependant été placés en garde à vue : deux pour rébellion et deux autres pour agression sur les forces de l'ordre. Peu de dommage matériels cette fois-ci, bien que "quelques petits feux" aient été allumés par les détenus, « avec les moyens du bord ».

448.jpgLe grain de sel du Témoin  : une chose me pose question. Il arrive rarement qu'un staff de Corps constitués répondent dan un délai aussi bref à une demande de rencontre de la part de détenus, qui plus est auteurs d'exactions. La question est donc celle-ci : que craignent donc ces représentants de l'État ?

Quelques éléments de réponse viennent immédiatement à l'esprit :

- Ils sont sous le regard direct de la ministre de la justice qui, comme chacun sait, est guyanaise et qui a suivi ces événements, selon ce que rapporte le Kotidien, « minute après minute » ;

- Celle-ci doit gérer et plan anti-surpopulation carcérale qui est loin de faire l'unanimité, même si elle a sur place, en Guyane, de sérieux appuis. Mamabobi est de ceux-là ;

- Le Témoin en Guyane n'a pas l'habitude de manier la langue de bois. Nul besoin d'être grand devin pour percevoir qu'il se dissimule sous ces événements des antagonismes Blancs et Assimilés Vs Noirs, ce qu'il ne faudrait surtout pas afficher. J'en veux pour preuve évidente tout d'abord l'immonde légèreté avec laquelle les agents pénitentiaires ont bloqué l'accès au camion qui livrait les repas des prisonniers. Ensuite des renforts en personnels vont arriver (quand ?), envoyés de l'Hexagone. Dans ces conditions, comment, tout délinquant qu'on est, ne pas se sentir colonisé ?

 

La dignité, c'est de garantir à tout détenu de recevoir des repas de qualité, des kits de toilette (dont la fourniture a, semble-t-il, été suspendue ou au moins espacée), et puis... des toilettes propres et fonctionnelles ! Une administration - ou des hommes - qui ne respectent pas ces exigences de base ne méritent de notre part aucun respect.

 

Consultez ici  les livres dont le Témoin en Guyane est l'auteur !


21/06/2015
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