Un Témoin en Guyane, écrivain - le blog officiel

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Vidéo : ? SAN NA YU WROKO... BOTOMAN - - - TON TRAVAIL, C'EST PIROGUIER ?

30 avril 2014

Une vie de piroguier

 

 

402.jpgLes hommes des villages fluviaux sont souvent piroguiers de père en fils. Parfois pour la liberté qu’offre cette vie, mais aussi parfois parce que ce métier est le seul auquel peuvent prétendre les non-scolarisés, les sans-papiers.

 Ce monsieur a le corps modelé par des années de chevauchées des flots impétueux qui s’écoulent et s’écouleront depuis le Tapanahoni. Il pointait le bout de son nez il y a cinquante ans à Grand-Santi dans une famille de piroguiers. C’est donc naturellement, que grandissant au bord du Lawa, il devint tel son père et ses pairs, piroguier. Nombreux sont les navigateurs nés à Grand-Santi.

  « J’ai appris avec mon père » dit-il simplement, assis au pied d’un de ces arbres séculaires qui font de l’ombre à Maripa-Soula. « Moi j’étais toujours avec mon père, j’ai regardé avec lui pour savoir comment passer par où [sic] ». Sept ans dans le moteur de son père plutôt que dans le jupon de sa mère à apprendre. « D’abord j’ai écopé pendant trois ans ». Puis vint la fonction de « bosman » (takariste) et enfin celle de « motoriste ».

À la fière allure, cet homme est malgré tout un peu usé par le poids des ans et la rudesse de la tâche qui réclame une attention de chaque instant, des efforts physiques continuent et un rythme de 401.jpgtravail cadencé. Qui a déjà vu un piroguier en action, connaît le haut niveau de professionnalisme que requiert ce métier. « C’est difficile à cause je suis déjà vieux (il n'a pourtant que cinquante ans, NdTémoin), en plus le fleuve il reste pas sur place, il monte, il descend. C’est un travail sans dimanche, sans samedi, de 7h du matin à 5h de l’après-midi » commente-t-il.

S’il avait pu choisir il aurait été maçon, mais atteindre le CAP, le BEP, est bien difficile pour de nombreux originaires de l’Ouest, comme le confirme le rapport de l’Insee sur la non-scolarisation, rendu public en juin 2013. 

Un tournage a démarré  à Saint-Laurent. 

Depuis  la capitale de l’Ouest, Saint-Laurent du Maroni, une caméra et des micros ont remonté le fleuve, le Lawa-Maroni, pour montrer la vie des botoman.

« Le documentaire retrace le parcours d’une pirogue de marchandises qui part de St-Laurent jusqu’à Antecume Pata » explique-t-on. Quotidiennement de nombreuses pirogues empruntent la frontière fluviale pour convoyer du fret et parfois des passagers de part et d’autre des rives.

Les réalisateurs souhaitent dévoiler au fil des étapes, « la société du Maroni, avec au centre : le fleuve, ses piroguiers, des séquences sur l’éducation, l’environnement, la santé, l’orpaillage, les clandestins, les traditions, la modernité, la place de la république et des autorités coutumières ».

C'est la bande-annonce de ce film que vous pouvez visionner ici.

 


 

 

 

Consultez ici  les livres dont le Témoin en Guyane est l'auteur !


03/04/2015
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