Album : LES FEMMES DE GOTALI
25/03/2015
Imaginons... Un village sans électricité sous une ligne à haute tension. Un village avec pour seule eau courante la crique qui le longe... Un village au bord d'une route sans aucun transport en commun... Un village à 75 kilomètres de la première école maternelle...
Pas la peine d’ïmaginer, ce village existe : il s'appelle Gotali et se trouve au bord de la crique Acarouany à vingt-sept kilomètres de Saint Laurent du Maroni, en Guyane française, sur la commune de Mana. On n’y parle que très peu le français, mais est-ce bien étonnant ? Ce petit bout de pays saamaka en terre guyanaise est à lui seul l'expression du paradoxe républicain. Ici, la République est incapable de permettre l’expression de la culture et de la langue d'origine des habitants. Mais, sans cette base sur laquelle repose toute la société dans laquelle ils vivent, comment ces enfants et jeunes adultes peuvent-ils espérer accéder à la langue et aux codes de la culture que leur proposent la Guyane et la France ? Sur le territoire français [hexagonal], là où se trouvent quinze enfants il doit s'ouvrir une école. À Gotali, ils sont cent cinquante ! Alors ?
Architecture de la société saamaka, élevant les enfants, entretenant l’abattis, apprenant les gestes des fabrications traditionnelles, les femmes ont bien compris cette impasse.
Elles sont belles dans leurs habits de fête revêtus pour la photo. Mais elles sont plus belles encore, penchées sur leur cahier, répétant cette langue française pour que leurs enfants, ces petits qui se lèvent à la nuit pour une journée continue de huit heures sans repas, puissent un peu entendre la langue de l`école à la maison.
Oui, elles sont belles, les femmes de Gotali...
Jean-Luc Laforge
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