Un Témoin en Guyane, écrivain - le blog officiel

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MÉGA-MINE D'OR : NON ! Recueil de nouvelles

22/11/2018

 

Pour en finir avec Montagne d'or
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La grande histoire d’amour passionné de la Guyane avec l’or doit se terminer.

C’est fini, la filière de la bijouterie artisanale qui a eu son grand succès avec nos artisans et créateurs guyanais qui ont élevé cet art, au rang de patrimoine traditionnel. Les rares bijouteries qui existent encore reçoivent l’or à 18 carats qui vient de France ainsi que des bijoux faits de façon industrielle. Ce même or qui part de chez nous à 22 carats, voire 24 et qui nous revient sous cette forme.

 

C’était la coutume quand on recevait son premier salaire d’acheter un bijou en or - souvenir impérissable - gage de son indépendance fraîchement acquise, donc de sa majorité réelle. Tous les évènements importants de la vie personnelle étaient rythmés par un bijou en or que l’on recevait ou achetait : un baptême, une communion, un mariage et même un départ en France pour y suivre des études.

 

Que reste-t-il de tout cela ? Des frustrations, des regrets !

La France possède dans ses coffres la troisième réserve mondiale d’or derrière les Etats-Unis et l’Allemagne avec 2500 tonnes stockées à la Banque de France. Merci l’Afrique et la Guyane !

L’or est la seule valeur sûre. Une valeur refuge par excellence, car tout le système financier international, basé de plus en plus sur la monnaie virtuelle, ne va pas tarder à s’écrouler. Gare à vos épargnes ! Elles vont aussi disparaître dans les poches des banquiers. Crises financières, hold-up sur les comptes des particuliers, voici le scénario. On assiste donc, partout dans le monde au pillage systématique de cette ressource unique en son genre.

 

Notre histoire d’amour avec l’or, telle que nous l’avons connue est en fait une nostalgie qui peut brouiller notre réflexion, notre lucidité.

Les groupes transnationaux miniers sont des entités cyniques qui ne voient dans l’or qu’une source de richesse inestimable, un instrument de domination et de contrôle de peuples.

Je rappelle aux Guyanais « que l’exploitation de ressources non renouvelables est par définition une activité de court terme et ne peut être un acteur de développement durable, ce qui est notre objectif ».

 

Nora Stephenson, porte-parole du collectif Or de Question   

22 août 2015.

Au cœur de la torpeur estivale, le ver se met dans le fruit. Le ministre de l’économie de l’époque, en poste depuis un an, fête son premier anniversaire aux « Affaires de l’État » par un voyage éclair en Guyane. Tourisme ? non, et surtout pas vert !

Il visite le site minier de la Montagne d’Or sur lequel une multinationale canadienne, Colombus Gold, souhaite implanter une mine d’or qui sera exploitée à ciel ouvert par le minier russe NordGold. Sur le terrain, notre ministre se montre très favorable au projet russo-canadien. Il est alors accompagné notamment d’Alain Juppé et de Jacques Attali, venus le soutenir et faciliter les échanges entre lui et la compagnie.

 

Mine responsable ? Comment croire aux promesses d’une compagnie qui a occasionné des dommages irréparables au Burkina-Faso, notamment, provoquant la destruction de l’environnement et causant le déplacement forcé des populations…

 

Lagwiyan a pa Lafrik ?

Le Gouvernement français nous promet vigilance et tolérance zéro sur les manquements aux exigences environnementales… et nous assure d’un suivi post-exploitation. Le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) donne un certain nombre de démarches et protocoles à mettre en œuvre en France en général et en Guyane en particulier. Si l’on observe et analyse les faits, que voit-on ? Il n’est pas besoin de chercher bien longtemps : voyons Salsigne, le plus important site d’extraction d’or, dans l’Aude, qui fut fermé en 2004. Le bilan général se monte à un siècle de pollution à l’arsenic par imprégnation des nappes phréatiques et empoisonnement des cours d’eau. Détail amusant, si l’on peut dire : en 1991, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) de Languedoc-Roussillon procède à la réhabilitation du site industriel de la Combe du Saut, sur les deniers publics, au profit d’une compagnie étrangère (australienne). Ne dirait-on pas que l’Histoire a parfois tendance à se répéter ?

 

Les auteurs et écrivains de Guyane ne sont pas des individus isolés du monde. Ils désirent s’exprimer en citoyens responsables et concernés par la vie de leur pays. Chacun(e) ici se sera déclaré(e) avec sa sensibilité propre, fruit de sa culture et de son engagement.

Nous livrons ici au lecteur ce recueil de nouvelles afin de marquer notre rejet inconditionnel d’un tel projet. Nous lui en souhaitons bonne lecture.

 Joël Roy                



Disponible en librairie et chez l'éditeur :

Éditions Rymanay (Rémire-Montjoly, Guyane)

ISBN : 9791095622093

148 pages, 14,50 euros

 

Consultez ici tous les livres dont le Témoin en Guyane est l'auteur !

 

 



22/11/2018
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