AU PÉROU, ILS SONT ABATTUS POUR LEUR LUTTE CONTRE LA DÉFORESTATION DE LEUR TERRITOIRE
12/09/2014
Un épisode dramatique de la lutte des Indiens asháninka
@ mes contacts
Quatre dirigeants indiens asháninka, connus pour leur action contre l’exploitation forestière illégale en Amazonie, ont été assassinés près de chez eux à l’Est du Pérou.
Edwin Chota, Jorge Ríos Pérez, Leoncio Quinticima Melendez et Francisco Pinedo voyageaient depuis leur communauté de Saweto, à la frontière péruvienne, pour participer à une réunion avec d’autres leaders indiens au Brésil. Les corps des quatre hommes criblés de balles ont été retrouvés le 1er septembre dernier.
Leurs veuves se sont rendues lundi soir à Pucallpa, une ville située à trois jours de leur communauté, pour exiger une action immédiate de la part des autorités péruviennes afin de traduire les assassins en justice. « Les femmes asháninka de Saweto ont pris la tête de la communauté afin de poursuivre la lutte pour notre territoire, pour nos enfants » a déclaré Ergilia Ríos, la veuve de l'un des quatre dirigeants tués, à la presse.
Edwin Chota était un activiste indigène bien connu qui a consacré sa vie à empêcher que l’exploitation forestière illégale ne détruise son territoire. Il avait reçu des menaces de mort de la part de bûcherons illégaux au cours des dernières années mais selon l’organisation indigène amazonienne AIDESEP, les autorités « n’ont rien fait » pour le protéger. Le ministre péruvien de la Culture a déclaré qu’une mission gouvernementale se rendra à Saweto afin de mener une enquête sur ces meurtres.
Le grain de sel du Témoin : il existe une coutume locale, en de nombreux endroits d'Amérique du sud : les grandes compagnies, les gros entrepreneurs ont tendance àconsidérer que le droit ne les concerne pas. Qu'il s'agisse d'activités minières, pétrolières ou de de déforestation, lorsque des gens ou des peuples s'opposent à la spoliation de leurs terres, où que parfois des politiques honnêtes (mais oui !) les soutiennent, on les tue par balle ou on les poignarde, bref, on a recours à toutes sortes de joyeusetés pour pouvoir continuer à nuire tranquillement.
J'imaginais un titre, dans la presse hexagonale du type «Quatre agriculteurs menacés d'expulsion dans la Creuse abattus par balle à leurs domiciles ». N'aurions-nous pas la une des médias, les déclarations fracassantes et répétitives des politiques, ceux de gauche déclarant qu'il n'y a pas de non-droit en France, ceux de droite dénonçant le laxisme de la gauche, le FN pour sa part stygmatisant l'immigration clandestine ? Bref, on en parlerait !
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