Brésil : LA PLAINTE D'UN INDIEN AGRESSÉ DÉCLARÉE NON RECEVABLE PAR LES DÉPUTÉS
03/04/2016
Source : Tereza Amaral
Photo: Dionedison Cândido
Traduction : Joël Roy
En décembre 2013, quatre hommes cagoulés ont mis le feu à la voiture de Paulino, qui se trouvait à l'intérieur de son véhicule. À l'époque, la plainte pour tentative de meurtre a été déposée à la police civile de la ville, et a été confiée à des exploitants fermiers (ruralistas) de la région, en conflit pour la possession de territoires déclarés comme traditionnels par les Terena. Les enquêtes de démarcação n'ont jamais été achevées.
Enquête sur un acte de corruption et de génocide : au palais guaycurú un autochtone ne ne peut pas parler dans sa langue maternelle (Mato Grosso do Sul).
Paulino Terena a vu sa plainte rejetée lors de l'assemblée législative du Mato grosso du sud, dont le siège est au palais Guaycurú. De là-bas il est parti directement pour déposer plainte auprès du Ministère public fédéral (Mpf), où il a porté plainte pour crime raciste contre Mara Caseiro, porteuse de deux casquettes : députée et propriétaire terrienne installée sur des terres appartenant autrefois aux Indiens.
« C'est nous prendre pour des clowns que nous faire venir mener notre enquête ici avec ce témoignage à Terena ! Je ne comprends pas le terena ! Vous comprenez, député Paul Correa ? Vous comprenez, M. Rinaldo ? », hurlait la députée Mara Caseiro. « Puisqu'il vit au Brésil, il doit se faire entendre en portugais ! ». (extrait du compte rendu d'audience http://migre.me/tpaMU).
L'intervention impressionne par la méconnaissance de la loi comme du règlement intérieur de l'institution (affaires relatives aux minorités ethniques et sociales, en particulier les communautés indigènes et Noires ». Et cela d'autant plus que cela se passe dans l'état qui possède la deuxième plus grande population autochtone du pays.
ILLÉGAL !
« Peu importe qu'il parle portugais ou non, c'est son droit de s'exprimer dans sa langue maternelle », explique l'avocat autochtone Terena du Conseil indigène missionnaire, Luiz Henrique Eloy. « Si les députés le forcent à parler portugais, ils se mettent dans l'illégalité ».
Il continue : « l'article 231 de la Constitution garantit le respect de la culture et de la langue, l'article 210 autorise l'utilisation de la langue maternelle dans les écoles... l'article 193 du Code de procédure pénale et l'article 12 de la Convention 169 de l'OIT permet d'utiliser la langue maternelle dans les procédures judiciaires. Est-il possible que ces parlementaires puissent tout simplement l'ignorer ? ».
Ça se passe comme ça dans les états du sud (Mato Grosso do Sul, Rio Grande do Sul...)
- La rapporteure de l'ONU n'avait pas encore tourné les talons que des pistoleiros à cheval et des camions ont mené trois attaques contre les Indiens lors de sa visite sur les droits des peuples autochtones, où elle s'éait rendue pour évaluer la situation des la violence vécue par le peuple Guarani-Kaiowá dans cette région. Une tentative claire d'intimidation.
- Les habitants d'un village indigène en Taquara ont initié un rite d'adieu. C'est la troisième annonce de ce genre depuis début mars. Cette communauté autochtone a décidé de rester sur sa terre, à l'endroit même du massacre qui a conduit à l'assassinat du chef Marcos Veron en 2003.
La réintégration en faveur de l'occupant abusif de la ferme Sul Brasilia , située principalement sur le territoire Taquara, a dû commencer lundi 28/03 dernier. Les Indiens se disent prêts à mourir. Sur le site il y a beaucoup d'enfants et de personnes âgées, ainsi que des dirigeants politiques, des membres spirituels Aty Guasu et des jeunes.
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