INDUSTRIE MINIÈRE : DES CLOUS DANS LA TÊTE !
20/10/2016
Deuxième diffusion : 13/04/2017
Besoin d'investissement, besoin de concertation...
pour quelles retombées ?
Source : www.lekotidien.fr/
Lors du séminaire du 28 septembre dédiée à la question du modèle économique guyanais, les perspectives d’un développement du secteur minier en Guyane ont été présentées par les acteurs de la filière. Ainsi, Carol Ostorero pour la FedomG (Fédération des Opérateurs Miniers de Guyane), ou encore Roch Lefrançois, chef des opérations de Columbus Gold et président de Sotrapmag (sa filiale guyanaise), ont donné quelques indications sur les perspectives de la mine industrielle en Guyane.
Carol Ostorero, actrice centrale de la filière minière en sa qualité de gérante de la société des mines de St-Elie, et de présidente de la FedomG, a dressé un portrait des atouts et handicaps de la Guyane dans le domaine minier. Elle s’est demandé si les « grands projets miniers » pouvaient être garants d’un meilleur « avenir [économique] pour la Guyane ».
Depuis les années 1990, la Guyane produit « grâce à son potentiel historique » qu’est l’artisanat (légal), entre 1 et 1,5 tonne d’or chaque année. Une production 10 fois moins importante que l’estimation faite de la production illégale (10 à 15 tonnes chaque année). Avec l’arrivée de gros investisseurs comme Columbus Gold (et donc NordGold), « c’est le moment de remettre le sujet [de la mine] à l’ordre du jour » s’enthousiasme-t-elle.
Les grands projets miniers de l’Ouest guyanais (Bon Espoir, Espérance, Montagne d’Or) ont l’avantage d’être regroupés sur une même zone, « une force pour structurer le territoire de l’Ouest guyanais » développe Mme Ostorero. Sur l’Est, le projet Harmonie d’IamGold représente approximativement 350 emplois, selon elle. Des projets « à forts potentiels » et « relativement avancés » qui pourraient changer la donne. À condition que les retombées soient effectives…
« On se pose toujours la question de ce qui va rester pour la Guyane » relayait l’ancienne élue régionale, régulièrement interrogée sur les bénéfices que l’extraction aurifère peut apporter au territoire. Et Mme Ostorero ne manque pas d’exemples : « 70% des dépenses des compagnies minières aurifères restent dans le pays d’accueil » ; « l’emploi local représente 90% des salariés » ; « les salaires sont globalement plus élevés » ; « 50 heures de formation par an par salarié », etc. (Mais qui peut croire à ça ? Aucune entreprise étrangère n'a jamais tenu de tels engagements, il n'y a qu'à regarder autour de nous, au Suriname, par exemple. Jusqu'au Centre spatial Guyanais qui n'a jusqu'à présent apporté aucune retombée significative à la Guyane, ni en termes d'emplois directs, ni en termes d'emplois induits. NdTémoin).
Les dépenses et les investissements des groupes miniers s’élèvent à plusieurs dizaines de millions d’euros par an, rien que pour la phase exploratoire. Avec environ 200 gisements de grande envergure exploités dans le monde, le secteur minier a de plus l’avantage d’être « une des rares industries non délocalisable » (on croit rêver lorsqu'on entend ça ! NdTémoin). Mais le Code Minier français date un peu, et sa nouvelle mouture – dans les cartons de Bercy – tarde à paraître, pour définir une fiscalité [qui relève toujours du fantasme].
Je ne peux m'empêcher de rappeler à mes lecteurs que la défiscalisation est toujours un cadeau de la nation toute entière en direction de quelques investisseurs. Ici, c'est donc l'ensemble des Français qui subventionnera et financera l'activité de quelques Holdings canadiennes et russes. NdTémoin.
À propos des emplois, on nous dit : « Des emplois indirects qui ne se retrouveront pas uniquement dans le transport, l’administration ou l’exportation, mais aussi dans des domaines innovants qui viendraient en soutien de l’activité minière ». « Pourquoi ne pas créer des start-ups qui répondent au besoin de la mine ? Tirer le meilleur profit de la déforestation (le mot est lâché ! NdTémoin), des solutions plus écologiques en termes d’énergie, des techniques de revégétalisation, bref, de l’innovation à tous les niveaux, dont on a besoin pour que l’industrie s’adapte au territoire. »
Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, sur le site de la Montagne d’Or avec le patron de Columbus Gold, Robert Giustra.
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