RETOUR SUR LE BARRAGE DE PETIT-SAUT : UN DÉSASTRE ÉCOLOGIQUE FINANCÉ PAR NOS IMPÔTS ?
03/03/2015
Dans la perspective de construction d'un deuxième barrage en Guyane,
il m'a semblé intéressant de vous renvoyer à mon article du 18 décembre dernier.
La source du présent article se trouve sur le site du Cacique Raoni :
Merci à Isabelle G. qui, sur les réseaux sociaux, a su attirer de nouveau notre attention sur ce scandale !
Je cite : « EDF entre sur le marché des grands barrages controversés en Amazonie brésilienne. Nous choisissons ce moment crucial pour l'avenir de l'Amazonie pour rappeler que EDF, multinationale française détenue à 84% par l'État, est à l'origine d'un écocide toujours en cours, près de vingt ans après. C'est pourquoi on peut qualifier le barrage de Petit Saut de petit "Tchernobyl amazonien" et EDF nous doit plus que la lumière sur le véritable cataclysme qu'elle a provoqué sur la forêt primaire de Guyane. La France aussi, elle qui accueille en décembre de cette année le Sommet international sur le Climat (COP 21), elle qui est aussi l'un des neuf pays de l'Amazonie, poumon vert de notre planète ».
Avant de construire d'autres barrages destructeurs en Amazonie brésilienne EDF nous doit plus que la lumière sur le désastre du barrage de Petit Saut.
Pour rappel : « En Amazonie brésilienne, les grands barrages, construits en toute illégalité par le gouvernement Dilma Rousseff, sont énergiquement dénoncés par les peuples indigènes et les populations locales, riverains, pêcheurs, peuples traditionnels (ribeirinhos), auxquelles ces ouvrages portent d'immenses préjudices. En Amazonie française (Guyane), des dénonciations existent, mais autorités et médias les ignorent. Il faut tout faire pour empêcher qu'un scandale n'éclate. Et pendant ce temps, EDF, constructeur du barrage de Petit Saut persiste et signe et entre sur le marché fructueux des grands barrages au Brésil. Après le barrage de Sinop, construit en ce moment même à proximité des territoires du peuple Kayapó, EDF compte tout mettre en œuvre pour remporter les enchères du complexe de barrage sur le fleuve Tapajos, le seul affluent encore préservé de l'Amazone. Ce projet déclenche actuellement l'indignation des écologistes du monde entier et une véritable révolte des peuples indigènes de la région concernée (le peuple Munduruku).
Vous pardonnerez au Témoin en Guyane de se faire ici le porte-parole des militants de Raoni.com
« Mais revenons en Guyane, naviguons sur le lac de retenue du barrage de Petit Saut. Le spectacle est apocalyptique. Des squelettes d'arbres émergent d'une eau morte. Cette forêt primaire sacrifiée a été qualifiée de réacteur chimique par le journal Le Monde. Elle fut noyée par le lac de barrage de Petit Saut, construit de 1991 à 1994 (sous la présidence de François Mitterrand dans le bassin du Sinnamary, au nord-ouest de Cayenne, et dont la mise en eau s’est terminée en 1998. Ce lac de retenue est le plus grand lac de barrage de France.
« Le barrage de Petit Saut, d'une capacité de production de 116 MW, est censé fournir une « énergie propre » [...] aux Guyanais. Pourtant, la mise en eau du barrage construit par EDF reste une véritable catastrophe écologique d’origine humaine. Pour construire cet ouvrage scandaleux, la France a noyé et fait disparaître plus de 370 km2 de forêt primaire (plus de la moitié de la superficie de forêt primaire détruite pour construire Belo Monte), avec toute la flore et la faune qui lui étaient associées. Aujourd’hui, le bilan est lourd : disparition de plus de la moitié des espèces de poissons, un lac devenu une véritable usine à gaz à effet de serre et grand producteur de la forme la plus toxique du mercure à savoir le méthylmercure…
« En 2008, le comité scientifique de Petit-Saut constate que "la décomposition de la biomasse immergée a provoqué une désoxygénation rapide des eaux et, au bout de quelques mois, une forte production de méthane dont l'oxydation dans le milieu aquatique a renforcé l'anoxie de la retenue - des eaux sans oxygène -, quasi complète jusqu'au début de 1995." Pour parler de façon plus claire, Petit Saut est aujourd'hui une véritable usine à gaz à effets de serre (méthane et CO2) à ciel ouvert. Ce phénomène n'avait pas été pris en compte dans les études d'impacts ayant permis la construction de cet ouvrage. Les responsables de ce désastre n'ont jamais été inquiétés.
« En 1994, la production d'électricité avait dû être interrompue, les eaux relâchées, trop pauvres en oxygène, menaçant la survie des poissons en aval. EDF a dû installer un seuil aérateur pour reprendre le turbinage.
« En 2015, EDF, vantant la technologie et l'expérience française, travaille à l'élaboration de nouveaux barrages destructeurs en Amazonie brésilienne. Nous sommes totalement opposés à ces projets, notamment ceux qu'ils cherchent à développer sur le rio Tapajós. Nous appelons ceux qui nous suivent à changer de fournisseur d'électricité tant que cette entreprise détenant 84% de parts de l'État assoit sa rentabilité sur la destruction d'écosystèmes précieux ».
Pour en savoir plus sur notre campagne « Stop Tapajós ! » http://raoni.com/actualites-835.php
Cette publication a été réalisée à partir d'un article du Monde au titre évocateur, « En Guyane, le barrage de Petit-Saut agit comme un réacteur chimique » : http://www.lemonde.fr/…/en-guyane-le-barrage-de-petit-saut-…
et de ce dossier : https://fr.scribd.com/doc/240136819/Dossier-Petit-Saut-CGG#scribd
Lire aussi: http://www.guyaweb.com/actualites/news/societe/le-barrage-des-grands-sots/
01/03/2015, Gert-Peter BRUCH
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