APRÈS L'HUMILIATION, LES AMÉRINDIENS DE GUYANE REVENDIQUENT;;;
18/08/2014
Le droit de décider leurs propres priorités
Source : Médiapart
En réponse à une question écrite du sénateur-Maire de Kourou, la France réaffirmait en début d'année son refus obstiné de signer la convention 169 de l'OIT relative aux droits des peuples autochtones (cf. l'article sur ce blog du 21 janvier 2014).
Rendus plus vulnérables de ce fait, au motif de la préservation de l'unité et de l'indivisibilité du peuple français et de la protection des espèces, la loi métropolitaine permettait d'organiser l'opération « coup-de-poing » conjointe de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) et de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) contre les exposants amérindiens installés derrière les tables de leurs stands de présentation artisanale à l'occasion des Quatrièmes journées des peuples autochtones de Guyane (à Cayenne, Place des Palmistes du 8 au 10 août).
En effet, la dite convention de l'Organisation Internationale du Travail (institution spécialisée des Nations-Unies) stipule dans son article 7 que : « Les peuples indigènes et tribaux ont le droit de décider de leurs propres priorités en ce qui concerne le processus de développement dans la mesure où celui-ci a une incidence sur leur vie, leurs croyances, leurs institutions et leur bien-être spirituel et les terres qu’ils occupent ou utilisent d’une autre manière, et d’exercer un contrôle sur leur développement économique, social et culturel propre ». Ceci a été interprété par les instances de contrôle de l’OIT comme une considération essentielle lorsque des consultations avec les peuples indigènes ont lieu. Cet instrument international légalement contraignant a en revanche été signé par nos voisins. Ainsi le droit d'ingérence mis en avant par l'état français pour justifier par exemple ses interventions à l'étranger est revendiqué par le Komité Drapo en faveur des pays du bassin panamazonien signataires de la convention n° 169 de l'OIT et en conformité avec la résolution prise lors du dernier forum panamazonien[1] afin qu'ils pressent Paris de reconnaitre les droits fondamentaux de nos peuples originels.
Une condition d'exception en droit qui permet à la justice française de condamner :
- Un jeune Amérindien de Guyane à de la prison ferme au motif de « détention illégale d'œufs de tortues ». Il en avait en effet collecté [...] pour convenir aux besoins d'un grand rassemblement national de la région.
- Un Businenge à de la prison pour avoir abattu, en pleine forêt, un arbre pour fabriquer son canot !
Enfin, depuis le jour où frappèrent l'« Humiliation et la Répression d'état », (le dimanche 10 août du petit matin sans badauds sur la presqu'île de Cayenne), Jean-Aubéric Charles, chef coutumier du village Galibi-Kalinà de Kourou et Président du Conseil coutumier de la Guyane, Jean-Philippe Chablier et Anne-Marie Chablier respectivement coordonnateur général et coordonnatrice de la Fédération des Organisations Autochtones de Guyane (FOAG) entament une caravane de ralliement patriote qui sillonnera la Guyane et son arrière-pays en quête d'une montée en puissance des moyens humains (notamment en allant à la rencontre des Capitaines Noir-Marrons) acquis à l'indiscutable cause du droit des peuples autochtones pour gagner cette nouvelle bataille dans une conquête de l'Amérique qui n'en finit plus !
Nous avons encore pu témoigner ici de nouveaux exemples qui nous confirment que les actes de colonisation contredisent [la décolonisation] de manière chaque fois plus explicite et consternante à mesure que les hommes s'en libèrent. Une constante française, la protection des animaux passe avant celle des hommes. La SPA est créée en 1845 soit trois ans avant l'abolition de l'esclavage des Nègres. La France ratifie la convention de Washington protégeant les animaux et s'oppose à la ratification de la convention 169 de l'OIT qui protège l'homme !
[1] Le forum Panamazonien de Macapá (mai 2014) revendique le droit d'ingérence dans tous les pays du bassin concernant les droits des peuples autochtones.
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